Légués à l’Etat dès 1835, les modèles en laiton de Jean-Baptiste-Claude Odiot n’intègrent les collections du musée des Arts décoratifs qu’à partir de 1892. C’est cette institution qui prend la décision, en 1907, de dorer et argenter les pièces afin de les restituer dans un état qu’elles n’ont jamais connu mais plus proche de l’apparence classique de l’orfèvrerie.
Enrichi de deux pièces d’orfèvrerie au cours de la première moitié du XXe siècle, le fonds Odiot du musée des Arts décoratifs revêt son caractère exceptionnel lors de l’acquisition, en 2009, de 176 dessins issus de l’atelier d’Odiot.
Enrichi de deux pièces d’orfèvrerie au cours de la première moitié du XXe siècle, le fonds Odiot du musée des Arts décoratifs revêt son caractère exceptionnel lors de l’acquisition, en 2009, de 176 dessins issus de l’atelier d’Odiot.
1819
Lors de l’Exposition des Produits de l’Industrie de 1819, Jean-Baptiste-Claude Odiot présente un grand service en vermeil, un déjeuner et un encrier, ainsi que des modèles en bronze de ses réalisations qu’il projette d’offrir à l’Etat.
Dans une lettre du 6 août 1819 adressée au ministre de l’intérieur, le comte Elie Decazes, Odiot indique ainsi avoir pensé « qu’il serait bien de laisser à la postérité la copie exacte des principales pièces d’orfèvrerie qui [lui] ont valu les éloges les plus satisfaisants ».
Ce souhait semble cependant rester sans suite.
Dans une lettre du 6 août 1819 adressée au ministre de l’intérieur, le comte Elie Decazes, Odiot indique ainsi avoir pensé « qu’il serait bien de laisser à la postérité la copie exacte des principales pièces d’orfèvrerie qui [lui] ont valu les éloges les plus satisfaisants ».
Ce souhait semble cependant rester sans suite.
1835
Le 5 mars 1835 le président de la chambre des Pairs donne lecture à cette même assemblée d’une lettre de Jean-Baptiste-Claude Odiot :
« Etant décidé à donner de mon vivant et de suite, au musée des arts modernes du Luxembourg, trente pièces en bronze […] et un vase d’argent […]. Je donne aussi à la galerie du Luxembourg mon tableau de la Barrière de Clichy, par M. Horace Vernet, et un dessin encadré, lequel représente les différentes pièces qui ont été exécutées dans mon établissement ».
Le don d’Odiot se concrétise enfin. Dès 1835, les 30 modèles en bronze et le vase en argent sont exposés dans une armoire située dans la rotonde du palais du Luxembourg.
Le don d’Odiot se concrétise enfin. Dès 1835, les 30 modèles en bronze et le vase en argent sont exposés dans une armoire située dans la rotonde du palais du Luxembourg.
1852
Le 8 janvier 1852, les pièces d’orfèvrerie données par Jean-Baptiste-Claude Odiot sont remises par Elzidor Naigeon, conservateur du musée du Luxembourg, à la direction générale des musées. Un état des pièces est dressé mais leur nouveau lieu de conservation demeure obscur.
1857
Par une lettre du 10 mars 1857 adressée au comte de Nieuwerkerke, directeur des musées impériaux, A. Odiot s’enquiert du nouveau lieu de conservation des modèles d’orfèvrerie donnés par son père Jean-Baptiste-Claude Odiot.
La réponse nous apprend qu’ils « sont maintenant emmagasinés au Louvre où ils sont conservés avec le plus grand soin en attendant qu’ils reçoivent une destination définitive ».
1892
Le 29 février 1892, Georges Berger, président de l’Union centrale des Arts décoratifs, sollicite auprès de Léon Bourgeois, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, l’attribution au musée des Arts décoratifs des pièces d’orfèvrerie d’Odiot, alors disséminées dans les cabinets des conservateurs du Louvre.
Pour le nouveau musée, « ces modèles qui offrent un véritable intérêt, seraient de précieux documents à consulter pour les industriels et les artistes qui forment [sa] clientèle ».
Le décret du 5 mai 1892 attribue au musée des Arts décoratifs, à titre de dépôt, 22 pièces parmi les modèles d’Odiot conservés au Louvre.
1907
Il faut attendre 1907 pour que soient réunis au musée des Arts décoratifs, récemment installé dans le pavillon de Marsan au palais du Louvre, les 31 modèles d’orfèvrerie de Jean-Baptiste-Claude Odiot.
La décision de regrouper le corpus est probablement liée à la requête adressée le 28 janvier 1907 par Georges Berger, président de l’Union centrale des Arts décoratifs, à Henri Dujardin-Beaumetz, sous-secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts, de procéder à l’argenture des modèles en bronze de Jean-Baptiste-Claude Odiot déposés au musée des Arts décoratifs.
Le 31 janvier 1908, la maison Christofle remet au musée une facture d’un montant de 813 francs pour « l’argenture, dorure, poli et patine des pièces d’orfèvrerie composant la collection Odiot ».
La décision de regrouper le corpus est probablement liée à la requête adressée le 28 janvier 1907 par Georges Berger, président de l’Union centrale des Arts décoratifs, à Henri Dujardin-Beaumetz, sous-secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts, de procéder à l’argenture des modèles en bronze de Jean-Baptiste-Claude Odiot déposés au musée des Arts décoratifs.
Le 31 janvier 1908, la maison Christofle remet au musée une facture d’un montant de 813 francs pour « l’argenture, dorure, poli et patine des pièces d’orfèvrerie composant la collection Odiot ».
1928
Le 7 mars 1928, un sucrier en vermeil (Inv. 26506), donné par Alice Dutens, rejoint la collection des œuvres de Jean-Baptiste-Claude Odiot conservées au musée des Arts décoratifs.
1934
En 1934, la coupe en forme de sein (Inv. 29983.A) constitue le chef d’œuvre de l’important legs de 1506 objets, issus des champs de la céramique et de l’orfèvrerie, concédé par Jean-Jacques Reubell au musée des Arts décoratifs.
Cette coupe en vermeil est parfois associée au socle et à la statuette de satyre figurant parmi les modèles déposés en 1892 et 1907.
2006
Les 31 modèles d’orfèvrerie de Jean-Baptiste-Claude Odiot sont inscrits à l’inventaire du Fonds National d’Art Contemporain (FNAC). Cette régularisation résulte du constat que les objets ne figuraient à l’inventaire d’aucun musée et n’avaient donc pas d’existence juridique. Les modèles sont désormais considérés comme des dépôts du FNAC au musée des Arts décoratifs.
2009
En 2009, le musée des Arts décoratifs fait l’acquisition d’un ensemble de 176 dessins de la maison Odiot, classé œuvre d’intérêt patrimonial majeur par la commission consultative des trésors nationaux.
Ces dessins d’atelier représentant les différentes phases de création et de diffusion des pièces d’orfèvrerie au sein de la maison Odiot sont exécutés selon des techniques diverses et signés, pour certains, d’Auguste Garneray ou d’Adrien-Louis-Marie Cavelier.
Exemple unique conservé en collection publique, ce corpus graphique enrichit le fonds de 33 pièces d’orfèvrerie de Jean-Baptiste-Claude Odiot du musée des Arts décoratifs.
2016
Considérant que l’affectation au FNAC était erronée et ne correspondait pas à l’historique des modèles d’Odiot, le Service des musées de France décide en 2016 de les reverser sur l’inventaire du musée des Arts décoratifs. A cette occasion, un vase Médicis en bronze patiné, figurant sur l’état de 1852 mais conservé jusqu’alors au château de Versailles, a rejoint le fonds.